Les évolutions sociales et technologiques en Afrique, les nouvelles formes d’organisation du travail ont bousculées le contenu et la structure des emplois. Autant de défis qui nécessitent de construire une nouvelle approche dans la gestion des emplois avec, au centre des préoccupations, la notion de compétences pour les chefs d’entreprises en Afrique.
L’emploi, nouveau serpent de mer des dirigeants Africains ? L’actualité le montre, les entreprises Africaines sont nombreuses à éprouver des difficultés de recrutement. Un dirigeant d’entreprise sur deux témoigne de problèmes à trouver le bon candidat.
Une ancienne étude menée par le cabinet d’audit PwC confirmait que les dirigeants africains peinaient à trouver les bonnes compétences localement. Le manque de compétences clés fait partie des sujets qui les taraude le plus : 45 % d’entre eux s’estimaient « extrêmement concernés » par la question dans l’ancienne étude du cabinet PWC. Aujourd’hui, cette question est toujours au cœur de leur préoccupation pour ces douze prochains mois, suivi de l’instabilité politique et économique et devant le manque de régulation.
Dès lors, la question de l’inadéquation de l’offre et de la demande pointe et traduit un problème bien plus large de compétences des candidats face aux exigences des recruteurs. La plupart des jeunes diplômés sortis des universités et centres de formations, ne répondent généralement pas aux besoins du marché de l’emploi. Ainsi, les écoles africaines formeraient plus de jeunes travailleurs aux sciences sociales, qu’aux sciences techniques.
Selon les statistiques, si 10 à 12 millions de chômeurs arrivent sur le marché du travail chaque année en Afrique, seuls trois millions d’emplois sont créés, ce qui laisse environ 7 à 9 millions de chômeurs. Ainsi, non seulement le rythme de création d’emplois formels n’évolue pas au rythme des jeunes entrant sur le marché du travail, mais un nombre important de ces derniers, reste peu qualifié pour répondre aux exigences du marché du travail.
La quasi inexistence de l’adéquation formation-emploi, couplée au manque de vision des décideurs locaux expliqueraient donc le peu d’opportunités disponibles pour la jeunesse africaine qui se voit concurrencée par une ancienne génération plus « expérimentée » et généralement peu encline à laisser la place aux jeunes.
Développer les compétences internes
Pour combler ce déficit de main d’œuvre qualifiée tout secteur confondu, plusieurs dirigeants d’entreprises en Afrique optent en priorité vers le développement des talents déjà à leur disposition. Leur inquiétude est d’autant plus perceptible qu’ils sont plutôt optimistes sur les perspectives économiques à venir au cours des douze prochains mois.