Pour réussir sa révolution agricole, le « futur grenier du monde » doit former urgemment des ingénieurs et managers spécialisés. Mais les formations manquent cruellement. Ce manque de formation pénalise le secteur de l’agrobusiness en Afrique.
Une poignée d’écoles
Cette mutation vers une agro-industrie nécessite toutefois le recrutement d’ingénieurs spécialisés, encore trop peu nombreux sur le continent. Conscients de ce manque, quelques écoles ouvrent de nouveaux programmes. En Côte d’Ivoire, l’école supérieure d’agronomie de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) propose depuis 2016 une formation d’ingénieur de niveau Bac+5. La création de ce cursus est le résultat d’une étude menée en 2014-2015, dans le cadre du projet Magrinn du programme Edulink de l’Union européenne, avec Sup-Agro de Montpellier et l’école supérieure d’agronomie de Côte d’Ivoire.
L’université Mohammed VI Polytechnique est également une référence sur le continent pour la formation des ingénieurs. En partenariat avec les universités de Cranfield et de Rothamsted Research (Royaume-Uni), l’établissement marocain a même lancé un programme de formation de jeunes doctorants dans la recherche agricole. Cette initiative doit leur permettre de jouer plusieurs rôles dans le développement continu des systèmes agricoles africains.
Management spécialisé
Du côté des managers, la demande est tout aussi importante comme le confirme Chrispinus Mandela, responsable du master en management en agrobusiness de l’université Strathmore au Kenya. Chaque année, une trentaine de professionnels du secteur agricole s’inscrivent au programme de l’université. Un chiffre là encore assez faible compte tenu des attentes.