Depuis l’annonce du reconfinement dû au Covid-19 et la fermeture des universités en France, certains étudiants étrangers, notamment africains sont rentrés chez eux. Mais beaucoup sont restés. Souvent inquiets pour leurs familles, ils essaient néanmoins de continuer à étudier et luttent contre la solitude.
À l’annonce du confinement obligatoire, beaucoup d’universitaires étrangers venus étudier en France sont retournés auprès de leur famille. En particulier « les Américains et les Européens ». Mais pour les nombreux étudiants africains, le choix du retour n’est quasi pas envisageable, en raison des coûts des billets d’avions mais aussi la peur de mettre en danger leur famille.
Cependant ce reconfinement montre aussi les difficultés financières auxquelles font face les nombreux étudiants Africains. Pour certains, la précarité financière s’ajoute à l’inquiétude pour leurs familles. Les restaurants universitaires ont fermé et les jobs étudiants sont devenus impossibles. En plus de la solitude et des difficultés financières, s’ajoutent des difficultés administratives qui mettent plus à mal les étudiants étrangers, plus particulièrement les étudiants Africains.
En effet, depuis la crise sanitaire, le ministère de l’intérieur français au travers les préfectures et sous préfectures à dématérialiser les procédures de demande et de renouvellement de titre de séjour. Cette dématérialisation handicape la situation administrative de nombreux étudiants africains, qui pour certains ne peuvent plus prétendre à l’APL ou encore postuler à un emploi , puisque dans ce cas précis, il faut soit avoir un récépissé de renouvellement de titre de séjour, soit un titre de séjour. L’angoisse et la peur anime la vie de nombreux étudiants Africains en cette période de reconfinement du Covid19.
Ce témoignage d’un étudiant béninois tiré du journal france bleu peut vous en dire plus sur les difficultés auxquelles font face actuellement les étudiants étrangers.
» A 25 ans, Octave, étudie à Besançon depuis bientôt trois ans. Originaire du Bénin, il n’a pas pu rejoindre sa famille pour le confinement. Il est donc seul dans sa chambre de neuf mètres carrés dans la cité universitaire Canot, rue Antide Janvier, à Besançon. Octave cumule une licence en administration économique et sociale avec un emploi d’agent de ménage la nuit dans un fast food. Mais confinement oblige, la fermeture des restaurants l’a laissé au chômage partiel. Privé d’une partie de son salaire, il se serre la ceinture. »
Pendant le confinement, il ne sort que pour faire des courses : « je prends de la nourriture africaine, des pâtes ou du riz ». Son budget est restreint. Dans son placard : des briques de sauce tomate et des conserves. Octave passe le plus clair de son temps à son bureau. Entre les cours en ligne et les appels vidéos à ses parents et amis, le jeune homme reste dans un coin de sa chambre.
J’habite ici depuis trois ans et je n’ai jamais rencontré mes voisins. Je ne croise jamais personne
« Quand on entre, à droite il y a mon placard avec ma nourriture, mes vêtements, un micro-onde, un petit frigo. A gauche une petite douche. En face ma télévision et dans le coin tout à gauche un lit une place et au fond mon bureau », décrit Octave. Malgré son masque, on devine le sourire de l’étudiant. Positif, il se réjouit d’habiter au quatrième étage et d’avoir une « belle » vue sur le Doubs.