Lorsque seulement 10% des startups survivent après leur création (statistique basée sur l’écosystème français), un taux d’échec aussi élevé devrait créer une petite réflexion auprès des jeunes entrepreneurs Congolais, afin de mettre les choses en perspective et mieux réussir. Mais avant de vous livrer les 5 leçons à tirer de l’échec de la startup VMK, petit thread de l’histoire de VMK
La belle histoire de VMK !
L’histoire était pourtant belle, trop belle peut-être. La société fondée par Vérone Mankou, alors seulement âgée de 25 ans, fait une promesse révolutionnaire: fabriquer les premiers mobiles Made In Africa sur le continent Africain, plus précisément dans son pays natal le Congo. Des sources médias, la firme envisage une production d’environ 350 000 mobiles par mois. Dans ce sens, pour y apporter une touche Africaine à ces mobiles, la firme startup congolaise, se lance dans le développement d’applications d’utilités Africaines sous Android pour ses smartphones adaptés au marché Africain.
En 2012, avec l’appui des autorités Congolaises, elle installe une usine dans le quartier de Mpila à Brazzaville, pour le montage et la fabrication de mobiles en local. Une vraie montée en puissance pour la firme, qui devient aussi créatrice d’emploi à petite échelle sur le territoire, au même titre que les firmes étrangères. Nul ne doute que Vérone Mankou, à reçu des financements de l’État Congolais.
Le marché est pourtant prometteur (1 milliard 500 millions de FCFA par an rien que pour le Congo). A ce moment là, la startup VMK ambitionne d’exporter ses produits vers le Cameroun, le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, et le Kenya. Les investisseurs affluent rapidement. Sur le papier, Mr Vérone Mankou devient ainsi le plus jeune innovateur Africain que le monde est connu. Certains n’hésitent pas à le comparer à Steve Jobs, le co-fondateur d’Apple. Il s’affiche aux côtés des grands de ce monde, prend la parole lors d’un sommet international organisé par le président Congolais « Investir au Congo », fait la Une des magazines, est invité dans les grandes émissions des chaines Françaises, France24, TV5 Monde…
rattrapé par la réalité et la disparité du marché Africain
Tout investisseur étranger, qui s’est aventuré sur le marché Africain, a sans doute pu le constater. Le marché Africain est très disparate, même des estimations et études, réalisées par les plus grands mathématiciens et statisticiens du monde peuvent êtres mises à rude épreuves en Afrique. Le succès de la startup VMK, à fait jaser. Certains observateurs restent sur leur réserve compte tenu de sa difficulté à pénétrer les plus gros marchés Africains : Anglophone ( Nigéria) mais aussi Francophone (Côte d’Ivoire, le Sénégal, et surtout la RDC pays voisin).
En 2015, la start-up VMK commence à rencontrer des difficultés, ses produits ne se vendent pas correctement sur le marché local. Les consommateurs Congolais, préférant eux les produits les mieux connus comme Samsung, Nokia, d’autant plus que les produits VMK sont réputés être moins performants, avec des capacités de mémoire très petite et couteux.
VMK disparaît des radars en 2016 et plus personne ne parle d’elle. La start-up peine à levée des fonds auprès des bailleurs et n’est plus en odeur de sainteté avec son plus gros investisseur l’État Congolais.
Quelles leçons tirées de cet échec de la startup VMK ?
Je n’ai pas échoué. J’ai juste trouvé 10000 manières qui ne fonctionnaient pas.
Thomas Edison
Cette pensée pleine de sagesse est de Thomas Edison Peu importe le nombre d’échecs, de déconvenues que l’on subit, il faut les percevoir comme des expériences… Les échecs d’aujourd’hui façonnent les réussites de demain. En la matière, quel terreau plus inspirant que celui des jeunes pousses? Chaque jour, des dizaines se lancent et des dizaines se meurent simultanément dans le monde.
- Esprit Critique
Un échec engendre un temps de réflexion. C’est une chance. Même si elle est difficile à mesurer à brûle-pourpoint, après une déconvenue. On tombe parfois de haut. Mais un échec amène une période d’humilité propice à la réflexion… Que s’est-il passé? Que ressentez-vous? Êtes-vous réellement surpris par cette fâcheuse issue? Avez-vous fait confiance aux bonnes personnes? C’est le moment de vous poser les bonnes questions et de relativiser: échouer n’est pas une honte. Les chiffres sont là pour prouver que vous êtes loin d’être le seul..
- 2. Tendre l’oreille
Écoutez les autres. Il convient de le répéter, inlassablement. L’un des principaux défaut des fondateurs de jeunes pousses est de foncer tête baissée, sans prendre le temps de solliciter et d’écouter leur entourage. Une attitude compréhensible: les entrepreneurs agissent ainsi par peur que leur idée ne soit dérobée par un concurrent ou une personne mal intentionnée… Le monde des jeunes pousses est effectivement une guerre des idées sans pitié. Devant votre échec, vous pouvez désormais solliciter votre entourage (partenaires, fournisseurs, employés…) afin de vous aider dans votre réflexion
- 3. Tour revoir
• Listez les erreurs que vous ne referez pas. À ce stade de votre réflexion, si vos discussions ont été honnêtes, vous devez pouvoir lister plusieurs raisons essentielles qui ont construit votre échec, des prémices de votre projet à son dernier souffle. Il convient donc de les retenir afin d’éviter qu’elle ne se reproduisent une seconde fois. Ne pas faire la même erreur une deuxième fois – voire plus! – est un marqueur d’intelligence.
- 4. Éviter l’effet Millionnaire et « Matalana «
Évitez le syndrome «Devenir riche rapidement célèbre et milliardaire». La perception de l’argent et sa gestion fait également partie des sujets où le bât blesse. Si vous placez ce dernier en tête de vos priorités dès le départ, il est possible que vous basculiez dans une logique dans laquelle votre unique préoccupation sera de faire des millions pour devenir riche et célèbre le plus rapidement possible. C’est une erreur. «Votre projet est votre bébé, dans lequel vous allez consacrer beaucoup de temps et d’énergie. Ce qui vous stimule doit donc avant tout être de résoudre un problème que vos client veulent également résoudre.» Évitez, l’effet kipiala et matalana !
5. Soyez patient comme une tortue, vous y arriverez !
• Ne forcez pas votre impatience. La vitesse est un facteur essentiel sur lequel travailler. À notre époque qui est celle de «l’immédiateté», il est essentiel de prendre le temps de la réflexion après un échec et de ne pas se lancer tête baissée dans une nouvelle aventure entrepreneuriale… Rien ne presse. Prenez le temps de réfléchir et mettez de côté votre impatience. Rien ne vous empêche, par exemple, de faire un saut ponctuel dans une entreprise et devenir salarié.
Actuellement, PDG du Groupe VOX Média, Vérone Mankou à sans doute tirer les leçons de ses erreurs passées. Sa gestion et son management innovant de Vox Média peuvent en témoigner. Devenu discret, Vérone Mankou reste pour autant, un acteur incontournable de l’écosystème technologique et numérique au Congo. De quelques indiscrétions, il continu toujours à travailler sur la startup VMK tout en explorant d’autres domaines. L’innovation n’a pas de limite. Espérons qu’il revienne en force !