fbpx
Accueil Enseignement supérieure Enseignement supérieur : Il faut réformer le système universitaire au Congo, aux grands maux, des grands remèdes

Enseignement supérieur : Il faut réformer le système universitaire au Congo, aux grands maux, des grands remèdes

par La rédaction
des étudiants photographiés devant la faculté des sciences de l'université Marien Ngouabi

Face à la mondialisation, la vitalité d’une nation réside de plus en plus dans la création et la transmission des savoirs dont l’université est la clef de voûte principale. C’est un fait qui s’impose aujourd’hui : une part croissante du chiffre d’affaires des entreprises est dû à des innovations de moins de deux ans, donc à l’utilisation de savoirs accumulés.


Bien que notre université dispose d’un personnel d’enseignement qualifié e t sans doute passionné, elle a des difficultés à répondre de manière satisfaisante aux nouveaux défis qui lui sont posés. Certes, elle a su démocratiser l’accès à l’enseignement supérieur ; la formation qu’elle dispense permet de décerner des diplômes de haut niveau à une population étudiante qui a plus que doublé ces deux dernières décennies, pourtant une fraction croissante de ce public a désormais besoin d’une mise à niveau pour suivre avec profit un cursus universitaire et réussir son insertion professionnelle.

A cet égard, le manque de souplesse du système et de moyens adaptés favorise l’échec, mais aussi les difficultés d’insertion professionnelle des étudiants formés au sein des différents établissements d’enseignement supérieur et universitaire.. Ces dysfonctionnements imposent des réformes. Bien d’autres défis d’importance comparable transforment cette nécessité en véritable urgence.

Universitaires, chercheurs, et étudiants Congolais , confrontés chaque jour à ces enjeux, sont convaincus comme nous, de l’urgence d’agir. En effet, les universités et les établissements d’enseignement supérieur au Congo doivent :

  • élargir leur offre pour répondre aux demandes croissantes de formation tout au long de la vie ;
  • être plus compétitives face à la concurrence internationale notamment Ouest-Africaine, accélérée notamment par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il faut offrir un environnement plus attractif pour les étudiants et les scientifiques étrangers notamment de la sous région Afrique Centrale ; sans compter la « fuite » de nos propres cerveaux, avec les conséquences très graves sur le développement de notre pays.
  • renforcer la formation des étudiants, en la rendant plus efficace et pratique, par une coopération avec les entreprises, car les entreprises Congolaises ont de plus en plus besoin de ressources qualifiées et expérimentés. Cette coopération pourra être renforcée entre les entreprises Congolaises et les chercheurs
  • concilier la diversification et la spécialisation croissantes des savoirs avec l’interdisciplinarité des grands problèmes de société ;
  • éclairer les citoyens sur les avancées scientifiques et technologiques et leurs conséquences (progrès, risques…) ;
  • valoriser, enfin, le métier d’enseignant-chercheur avec une attention particulière portée aux disciplines qui attirent de plus en plus nos meilleurs éléments dans le privé au détriment de nos universités, réduisant ainsi nos capacités de recherche et de formation de qualité.

Cette vision, qui demande une évolution en profondeur de notre système universitaire, est plus ou moins confusément ressentie. Il faut la faire progresser.

Au Congo, nous commençons à hériter d’une situation où les établissements d’enseignement supérieur bourgeonnent dans les deux grandes capitales Congolaises. Cette dispersion de formations sans suivi de l’État ne permet plus de rassembler la masse critique nécessaire pour atteindre un niveau d’excellence concurrentiel, non seulement en recherche, en particulier dans ses aspects pluridisciplinaires, mais aussi en formation dont l’offre doit s’élargir.

En conséquence, l’université Marien Ngouabi pâtit d’une absence totale de visibilité et de notoriété internationale. Elle n’est plus qu’un ensemble de bâtiments délabrés, certes prestigieux, mais qui n’abrite que quelques bonnes écoles et surtout une autorité administrative centralisée : le rectorat de Brazzaville.

Pour rester compétitive, l’université Marien Ngouabi doit aussi pouvoir disposer de ressources financières qui soient comparables, par étudiant, à ceux des grands autres pays Africains et des pays développés.

Pour autant, l’Etat doit conserver ses fonctions régaliennes et garantir l’égalité des chances des étudiants, l’équité de traitement de ses fonctionnaires, assurer l’indépendance des enseignants-chercheurs dans l’exercice de leurs missions. L’Etat doit davantage jouer son rôle de régulateur et de contrôle des missions. L’Etat doit donc pouvoir s’appuyer sur une instance d’évaluation à l’échelle nationale, voire européenne. Cette évaluation effectuée le plus possible a posteriori, sur le terrain par des visites de site, ne pourra être d’une périodicité inférieure à six ans.

Face à un risque réel de paupérisation de nombreux établissements il y a urgence à réformer le système universitaire au Congo. Seule la réforme dus système universitaire peut contribuer à remettre en route l’ascenseur social actuellement en panne. Il faut que l’université devienne le ciment de la République, comme le fut l’école il y a 60 ans. Cela mérite de reprendre le débat, de partager les enjeux majeurs du siècle qui s’ouvre, et de faire ainsi, avec les principaux intéressés, l’université dont nous avons besoin.

Dans la même rubrique

Avec votre accord, nous et nos partenaires utilisons des cookies ou équivalent pour collecter, stocker et traiter certaines de vos données personnelles comme cette visite sur ce site. Elles servent à analyser des audiences, adresser des contenus personnaliser et/ou des campagnes de publicité ciblées, améliorer la connaissance, optimiser les services et lutter contre la fraude. Cliquez sur Autoriser pour consentir à ces utilisations ou sur En savoir plus pour obtenir plus de détails et/ou refuser tout ou partie. Vous pouvez changer d'avis à tout moments. Autoriser En savoir plus