Plaquettes luxueuses, discours prometteurs, témoignages dithyrambiques : tous ces éléments servent plus souvent à séduire qu’à renseigner sur la véritable valeur des établissements. Il existe pourtant un certain nombre de critères pour ne pas se tromper. Et parmi les premiers d’entre eux figurent les labels des écoles.
L’État peut délivrer 4 labels différents (par ordre croissant) : la certification, la reconnaissance, le visa, le grade de master, auxquels on peut ajouter un cinquième, le titre d’ingénieur.
La certification du diplôme. La certification revient à attribuer un niveau d’aptitude professionnelle à un diplôme : le niveau III est équivalent à un bac +2, le niveau II à un bac +3/4 et le niveau I à un bac +5. Attention, la délivrance du niveau d’aptitude à un diplôme prend moins en compte la qualité de l’enseignement dispensé que les labels qui suivent. Plus de 5.000 formations sont inscrites au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles – www.cncp.gouv.fr).
La reconnaissance de l’école par l’État. C’est le premier label officiel délivré par le ministère de l’Éducation nationale. Une école reconnue par l’État doit remplir un certain nombre de critères quant aux formations dispensées, au personnel d’encadrement et aux enseignants. Elle peut accueillir des élèves boursiers et recevoir des subventions de l’État. La délivrance de ce label suppose l’examen du dossier de l’école par le CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche). « Quand nous recevons une demande de reconnaissance, explique-t-on à la direction de l’enseignement supérieur du ministère, nous désignons deux experts, un enseignant et un professionnel, qui vont visiter l’école puis rédiger un rapport. Ce rapport servira de base de décision pour accorder la reconnaissance. »
Le visa. Ce label est plus difficile à obtenir que la reconnaissance. Pour que son ou ses diplômes soient visés par l’État, l’école doit obéir aux exigences liées à la reconnaissance, mais aussi à un certain nombre de directives concernant la sélection à l’entrée, le déroulement de la scolarité… Le visa, renouvelable, est délivré pour 6 ans au maximum. Les écoles récentes doivent attendre pour en faire la demande : « Parmi les critères examinés figure le taux d’insertion des jeunes diplômés, note-t-on au ministère. Pour que ces chiffres soient pertinents, il faut que l’école ait eu 2 ou 3 promotions de diplômés. »
Le grade de master. Il s’agit d’un titre lié à la réforme LMD (licence, master, doctorat). Dans l’enseignement supérieur privé, il est automatiquement délivré aux diplômes des écoles d’ingénieurs. Après examen, d’autres écoles de niveau bac + 5 peuvent délivrer le grade de master. C’est déjà le cas d’environ 40 écoles de commerce. Ce grade prend en compte, outre les qualités nécessaires au visa, les activités de recherche et les réseaux internationaux.
Le titre d’ingénieur. La CTI (Commission des titres d’ingénieur) est en charge de l’inspection des écoles habilitées à délivrer le titre d’ingénieur. Un établissement qui n’est pas habilité par la CTI n’a pas le droit de se proclamer « école d’ingénieurs« .