Il sied de le rappeler, les grands pays se sont développés grâce à la Recherche Scientifique et l’Innovation. Pas de développement sans sciences. Le système Congolais d’enseignement supérieur et de recherche (ESR) fait face à de nombreux défis depuis plusieurs années : manque de laboratoires, manque financements, manque d’infrastructures… La crise du Covid-19 a mis à nu tous les problèmes de notre système universitaire au niveau de la recherche scientifique. Ne serait-il pas temps d’agir ?
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), les dépenses mondiales de recherche-développement ont atteint un record d’environ 1700 milliards de dollars. Une dizaine de pays concentrent 80% de ces dépenses.
Tandis qu’en Amérique du Nord et en Europe Occidentale, les niveaux de dépenses dépassent les 2,4% du PIB, les pays d’Afrique subsaharienne stagnent encore, avec des revenus bien inférieurs, autour de 0,4%. Le Congo, comme beaucoup de pays africains, se trouve dans une situation de développement qui laisse encore à désirer. Par ailleurs, nous avons une masse de scientifiques importante au Congo, au sein de nos facultés, mais dont les potentialités n’ont pas jusqu’ici été exploitées, fautes de financement et de matériels.
L’expérience a montré que nos scientifiques étaient isolés. Les quelques laboratoires que nous avons ne sont pas à la pointe des dernières technologies. Il se trouve qu’il y a énormément de défis à relever au Congo grâce à la science, la technologie et l’innovation.
Les pouvoirs publics ne comprennent pas les enjeux de la recherche et la science dans le développement du pays. Il existe quelques initiatives ici et là qui mettent l’accent sur l’innovation, mais les actions ne sont pas réaliser là où on les attends. Organisés des concours et des prix sur l’innovation ne suffisent pas, encore, il faut que les idées innovantes puissent être prototypés.
Francine NTOUMI, un model pour la recherche au Congo et en Afrique
Biologiste moléculaire de formation, engagée dès le début de sa carrière dans la lutte contre le paludisme, présidente de la Fondation congolaise pour la recherche médicale, se bat au quotidien sur le terrain et à l’international pour le développement de la recherche scientifique en santé au Congo-Brazzaville et sur le continent africain. Un exemple que nous avons bien des scientifiques au Congo, capable d’exceller à l’international. Mais malgré sa bonne volonté et ses nombreuses actions sur le terrain, les nombreux prix qui lui sont décernés pour son travail, l’Etat est toujours absent à ses côtés.
Les attentes à l’égard de la Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique
Nommée par le nouveau Premier Ministre Collinet Makosso, le Professeur Delphine Edith EMMANUEL, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique à la lourde tâche de conduire la reforme de notre système universitaire, de recherche scientifique et d’innovation. Depuis son arrivée, nous constations sa bonne volonté à faire les choses différemment de ses prédécesseurs. En matière de recherche scientifique, les actions restent encore en attente.
Le domaine de la recherche scientifique au Congo a besoin que l’Etat y mette les financements et les moyens matériels qu’il faut pour encourager nos scientifiques à innover. Il y a tant à faire au Congo en matière de recherche et ce dans de nombreux domaines : Santé, Agriculture, Biodiversité…
L’enseignement supérieur et la recherche au Congo, souffrent en effet d’un sous-financement chronique. Est-il acceptable que le Congo Brazzaville, petit pays d’Afrique Centrale de 5 millions d’habitants, possédant de nombreuses ressources minières, bénéficiant d’une biodiversité envié par de nombreux pays et de nombreux secteurs (Santé, Agriculture, Pétrole) ne soit pas classer dans les Webometrics des 50 meilleurs centres de recherche africains ? Il est temps d’agir. Nous avons tant à donner au monde,; et ce ne sont pas les compétences qui nous manquent au Congo, Francine Ntoumi en est un exemple.
La Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, a du pain sur la planche pour relancer le secteur de la Recherche au Congo, car cette fois-ci ce ne sont pas les compétences qui manquent au Congo, mais le financement et les équipements et c’et là où sera évalué son travail : La reforme du système universitaire et de recherche scientifique au Congo.
Nécessité de mettre en place des académies de sciences
Comme l’a fait le Sénégal, dans un premier temps, nous pensons qu’il faille mettre en place des « Académies de Sciences » dans l’objectif serait de réunir toute la communauté scientifique, de quelque discipline que ce soit. Ensuite, de faire en sorte de pouvoir réunir les potentialités en matière de recherche.
Ces académies des sciences et techniques rassembleront pratiquement toute la communauté scientifique, dans des domaines tels que les sciences fondamentales (ce qu’on appelle les sciences dures), les sciences de la santé, l’agriculture, les sciences sociales, économiques, etc. Toutes ces disciplines seront représentées au niveau de ces académies.
Pas de développement sans sciences, recherche et innovation
Le problème dans notre pays le Congo, c’est que nos politiques veulent avoir des solutions tout de suite. C’est à dire que l’on construisant une ou deux université, en incitant les jeunes à innover et à travailler sur des projets innovants, que le Congo sera une « Terre de Technologies », une « Startup Nation ». Or, la science, l’innovation, doivent s’appuyer sur un certain nombre d’éléments de preuve, ce qui fait que la recherche, qui est la matrice, le cœur de tout travail scientifique et d’innovation, peut prendre du temps. Seulement, l’expérience et l’histoire ont montré qu’il n’est pas de grande nation qui ne maîtrise pas un tant soit peu, des domaines clés de la science, il n’est pas de grande nation sans science.
L’expérience et l’histoire ont montré qu’il n’est pas de grande nation sans science.”
Doudou Ba, président de l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS)
C’est la science et la technologie qui ont érigé les Etats-Unis, l’Europe, la Russie et, plus loin encore, l’empire Romain ou l’Empire turc, aux rangs de puissances internationales, en leurs temps et dans leurs contextes historiques respectifs. Les pays les plus développés se sont fondés sur la science la technologie pour en arriver là. C’est un investissement qui n’est pas rentable à court terme, mais porteur de gains incommensurables à l’échelle de l’histoire. Malheureusement, ses moyens étant très souvent insuffisants, l’Afrique et le Congo ne peut être exempté, n’en font pas souvent une priorité.